Face aux discriminations anti-LGBT, au travail et en dehors, la CFDT affiche ses couleurs
Par-delà les marches des fiertés qui ont lieu partout sur le territoire, la CFDT multiplie les actions dans et hors l’entreprise en faveur des personnes LGBT. Avec toujours le même message : liberté égalité, fraternité.
Depuis combien de temps la CFDT est-elle engagée dans la lutte contre les discriminations liées à l’orientation sexuelle ou à l’identité de genre ? De mémoire de militant, on ne saurait trop dire. « Longtemps, en tout cas ! » Il y a aussi longtemps qu’elle s’implique au quotidien dans les entreprises, les administrations et avec les associations pour promouvoir la diversité et rendre effective l’égalité des droits. Cet engagement, la CFDT le veut multiple. Elle n’a cessé de le décliner dans ses prises de position, en faveur du Pacs il y a près de vingt ans, puis plus récemment de l’ouverture du mariage aux couples de personnes du même sexe. À Rennes, enfin, lorsque les militants ont validé, dans la résolution, le droit à la procréation médicalement assistée pour toutes les femmes. « Notre syndicat est véritablement engagé pour que l’ensemble des salariés et agents puissent exercer leur métier dans le respect de leur personne et de leurs droits », expliquait Frédéric Sève, le secrétaire national chargé de la lutte contre les discriminations, lors de la marche des fiertés parisienne.
Participation massive de la CFDT aux marches des fiertés
Chaque année, les militants CFDT sont d’ailleurs de plus en plus nombreux à rejoindre les marches des fiertés qui se succèdent sur l’ensemble du territoire national. Par leur participation massive aux cortèges, ils réaffirment avec force la détermination de l’organisation à lutter contre les discriminations. Pour Frédéric Sève, il s’agit d’une évidence : « Dès les années 1990, les marches des fiertés ont été le premier témoin de l’engagement de la CFDT pour les droits des personnes LGBT. » Sonia Paccaud, chargée des discriminations à l’Union régionale d’Auvergne-Rhône-Alpes, abonde en ce sens. La présence de l’URI au sein du comité organisateur de la marche de Lyon et sa participation au défilé depuis 2013 ont permis à la CFDT d’être identifiée et reconnue sur ses questions à l’échelon régional. Ainsi, lorsque l’URI organise une table ronde consacrée à la lutte contre les discriminations LGBT dans le public et le privé, ce sont plus de cinquante personnes qui font le déplacement et assistent aux débats, contre une vingtaine quelques années plus tôt. « C’est une victoire, avec une forte présence associative, mais aussi de jeunes et de non-adhérents. Les exécutifs de syndicats se sont aussi déplacés en nombre. Voilà la preuve que le travail de fourmi que nous avons mené commence à porter ses fruits. Cela va aussi nous permettre d’engager une démarche plus collective. »
Engagement collectif et épanouissement individuel
« S’engager de manière collective sur le sujet, c’est garantir à chacun un égal accès à l’emploi et les mêmes opportunités une fois dans l’emploi », insiste Frédéric Sève. La CFDT est en cela un interlocuteur reconnu vers lequel un salarié ou un agent peut se tourner quand il est confronté à une situation de discrimination : évolution professionnelle freinée, insultes, menaces, difficultés à poser ses congés… Ou tout simplement s’il a besoin d’informations, de conseils ou d’un appui face à son employeur. Cette question de justice fait partie des fondamentaux de la CFDT. C’est en ce sens, et pour aller encore plus loin dans ses engagements, que Laurent Berger et l’ensemble des secrétaires généraux des fédérations et unions régionales de la CFDT ont paraphé, lors du Conseil national confédéral (CNC) du 13 février dernier, la charte d’engagement LGBT de l’Autre Cercle. Le préambule de cette charte le rappelle : « Seuls des changements concrets des cultures, des organisations et des pratiques peuvent faire progresser les questions relatives à l’orientation sexuelle et à l’identité sexuelle ou de genre dans un contexte professionnel. »
Cette charte inscrit la politique interne de la CFDT en matière de promotion de la diversité et de prévention des discriminations à l’égard des personnes LGBT dans un cadre formel. « Chaque personne qui adhère, qui milite ou travaille pour la CFDT doit pouvoir le faire dans le respect de sa personne et sans aucune discrimination », a rappelé le secrétaire général lors de ce CNC. « Des pratiques exemplaires ne peuvent que renforcer nos revendications », confirme Frédéric Sève. Catherine Tripon, porte-parole de l’Autre Cercle, ne manque pas de le souligner : « Cette signature par tous les acteurs de la CFDT, à tous les niveaux de l’organisation, est un acte très fort. »
Dans les territoires, plusieurs structures se sont d’ailleurs saisies du sujet afin d’agir localement. Sylvie Le Tallec, la trésorière du Syndicat construction-bois Bretagne-Armorique, a tenu à ce que son syndicat soit signataire. « Les schémas et les clichés sont imprimés dans les esprits. Ça arrive qu’il y ait des réflexions déplacées. Souvent, les gens ne se rendent pas compte… »
Sensibiliser les équipes aux discriminations
« Après le Pacs et le mariage pour tous, certains imaginent que tout est réglé, que les discriminations ont disparu. C’est faux. Il y a encore beaucoup de travail ! », précise Isabelle Chotard, responsable de l’Autre Cercle Bretagne. La signature de la charte par le syndicat va permettre de poser la lutte contre les discriminations au centre des débats. « Il faut échanger sur ce sujet, en parler. Il faut que tout le monde prenne conscience que ce n’est pas une question anodine », ajoute Sylvie, qui a d’ailleurs fixé un certain nombre d’objectifs à atteindre dans les mois à venir. « Sensibiliser. Diffuser. Communiquer. Auprès des délégués syndicaux notamment. Car nos DS, censés lutter contre les discriminations, ne se sentent pas forcément concernés par ces questions. » Dans l’espoir de participer à la création d’environnements de travail inclusifs, où chacun peut s’épanouir pleinement, la Confédération met à la disposition des équipes des guides et des outils. Un long chemin reste à parcourir, mais ça en vaut tellement la peine !
glefevre@cfdt.fr
#Marche Des Fiertés 2018 2.0 : RDV nombreuses et nombreux à Montpellier le 21 juillet, à partir de 12h au Peyrou sur le forum des associations ou à 17h pour la marche !