Salaires et conditions d’emploi dans le privé début 2018
Faible progression du pouvoir d’achat, un peu plus de la moitié des salariés du secteur privé travaillent entre 35 et 36 heures, un peu moins d’un salarié sur cinq est à temps partiel et un peu plus d’un sur dix en forfait jour, tels sont les éléments qui ressortent de l’étude trimestrielle de la DARES sur les salaires de base et les conditions d’emploi au premier trimestre 2018. Détails.
La durée du travail des salariés dans le secteur privé
Dans les entreprises de plus de 9 salariés, la durée moyenne de travail pour les salariés à temps plein qui ne sont pas en forfait jour est de 35,6 heures. Elle est un peu plus longue dans les entreprises de 10 à 50 salariés. Ainsi, un peu plus d’un salarié sur quatre des entreprises de 10 à 19 salariés travaillent 39 heures ou plus. C’est dans l’hôtellerie-restauration (32 % des salariés du secteur) et la construction (20,4 %) que l’on trouve le plus de salariés à plus de 39 h. A contrario, 2,9 % des salariés à temps plein travaillent entre 32 et 35 heures par semaine. On les trouve essentiellement dans le raffinage (37,8 % des salariés du secteur), la fabrication du matériel de transport (10,3 %) et les activités financières et d’assurance (10,2 %).
Les forfaits jours
82 % des salariés du secteur privé sont à temps plein mais, parmi eux, 13,3 % sont en forfait jour. Cette proportion est nettement plus élevée dans certains secteurs industriels (plus de 27 % dans la fabrication d’équipements électriques, électroniques, informatiques, de machines et de matériel de transport) et de l’information-communication. Ils sont encore plus nombreux dans l’assurance et la finance (32,5 % des salariés de ces secteurs).
Le temps partiel
17,9 % des salariés sont à temps partiel contre 15,8 au même trimestre de l’an passé. Le temps partiel est surtout utilisé dans les petites structures, surtout celles de 50 à 100 salariés (un salarié sur 5). Les principaux secteurs qui ont recours au temps partiel sont les services, notamment les secteurs (hors administration) de l’administration publique, l’enseignement, la santé humaine et l’action sociale où c’est presque 4 salariés sur 10 qui sont à temps partiel. Notons, par ailleurs, que 31,4 % des salariés de l’hôtellerie-restauration sont à temps partiel.
Les contrats à durée déterminée (CDD)
C’est aussi dans ces mêmes activités que se concentrent les salariés en CDD : 19,8 % dans le secteur des « autres services », 15,4 % dans l’administration publique, l’enseignement, la santé humaine et l’action sociale et 12 % dans l’hôtellerie-restauration alors que globalement les entreprises emploient 8,8 % de salariés en CDD. Les entreprises de moins de 100 salariés sont aussi les plus utilisatrices de ce type de contrat.
Les salaires
Quand l’indice des prix a progressé de 1,4 % entre mars 2017 et mars 2018, les salaires de base ont augmenté de 1,5 % : on peut à peine parler de progression du pouvoir d’achat. C’est particulièrement le cas chez les employés de tous les secteurs (+1,3 %) et dans le secteur de l’hôtellerie-restauration où cette progression n’a été que de 1,2 %.
Globalement, ce sont les professions intermédiaires et les cadres qui s’en tirent le mieux, même si la progression reste modeste (+1,6 %).
Quelques secteurs industriels (métallurgie, chimie) ou encore la production distribution d’énergie s’en tirent mieux avec des progressions de 1,9 % ainsi que les activités « juridiques, comptables, de gestion, d’architecture, d’ingénierie, de contrôle et d’analyses techniques » ou les activités de spectacle où le salaire de base a progressé de 2 %.
On le voit c’est globalement dans les secteurs qui font appel à des salariés aux qualifications plus élevées ou à caractère spécifique où l’on trouve les conditions d’emploi et les salaires les plus favorables. Cependant, alors que les employeurs du secteur se plaignent régulièrement des difficultés à recruter, c’est dans l’hôtellerie et la restauration qu’elles sont les moins intéressantes. Ceux-ci pourraient peut-être utilement en tirer quelques conclusions et offrir des conditions d’emploi plus favorables à leurs employés et donc rendre ce secteur plus attractif.
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