Laurent Berger salue l'esprit du rapport sur les retraites mais juge "injuste" l'âge d'équilibre à 64 ans
Invité ce vendredi de RMC et BFMTV, le secrétaire général de la CFDT s'est montré plutôt satisfait du cap fixé dans le cadre du rapport visant à instaurer un régime universel des retraites. Il alerte toutefois sur la mise en place d'un "âge d'équilibre" qu'il estime "profondément injuste".
Pour Laurent Berger, le système de retraite universelle est "plus juste"
"Ce rapport montre qu'un système universel de retraites est possible, qu'on peut y passer et que ça peut se faire dans une volonté d'avoir un système plus juste". Invité ce vendredi sur RMC et BFMTV, Laurent Berger a salué la philosophie générale du rapport remis jeudi aux syndicats par le haut-commissaire Jean-Paul Delevoye.
"Ce rapport ne promet pas un monde merveilleux, mais il n'est pas non plus la catastrophe que certains veulent annoncer", a ajouté le secrétaire général de la CFDT, qui défend la mise en place d'un régime universel depuis 2003.
Qualifiant la concertation avec Jean-Paul Delevoye de "loyale et transparente", Laurent Berger a dit être "en accord avec plusieurs éléments" du rapport, notamment en ce qui concerne les travailleurs précaires "qui touchent le moins" à la retraite et pour lesquels "ce système de régime universel peut être très redistributif". En effet, a-t-il expliqué, ces derniers auront des droits "dès le premier euro cotisé" et n'auront donc plus besoin d'attendre d'avoir validé un trimestre pour les faire valoir. Enfin, il s'est également félicité de la mise en place d'une majoration de la pension dès le premier enfant et non à partir du troisième comme c'est le cas actuellement.
"Une ligne rouge"
Toutefois, Laurent Berger a évoqué quelques éléments du rapport "à améliorer" dont le dispositif sur la pénibilité qu'il souhaite revoir. Surtout, le leader du premier syndicat de France a pointé une "ligne rouge" concernant "l'âge pivot" de 64 ans à partir duquel un salarié pourra profiter de sa retraite à taux plein.
"Cet âge est individuel, il ne peut pas être collectif", a-t-il affirmé, prenant pour exemple le cas des travailleurs qui peuvent aujourd'hui partir en retraite à 62 ans en ayant validé tous leurs trimestres, mais qui seront obligés de travailler deux ans de plus avec le nouveau système s'ils ne veulent pas voir leur pension pénalisée par une décote. "C'est profondément injuste et ce n'est pas très intelligent", a lâché Laurent Berger, réclamant "un calcul individuel de cet âge d'équilibre pour savoir à quel moment on peut liquider sa carrière complète".