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CFDT Crédit Agricole Languedoc

Les banques passent à l'action pour amortir le coût de leurs distributeurs de billets

25 Juillet 2019, 01:08am

Publié par CFDT CA Languedoc

Les banques françaises entendent relever la commission qu'elles se prélèvent les unes aux autres pour l'usage de leurs distributeurs, « autour d'un euro ». Objectif affiché : préserver un système qui permet aux consommateurs de retirer de l'argent partout sans se voir systématiquement facturer ces opérations.

L'objectif de Cartes Bancaires est d'augmenter la commission, versée par la banque du porteur de carte à celle qui gère le distributeur où est fait le retrait, « autour de 1 euro », contre 57 centimes aujourd'hui.

L'objectif de Cartes Bancaires est d'augmenter la commission, versée par la banque du porteur de carte à celle qui gère le distributeur où est fait le retrait, « autour de 1 euro », contre 57 centimes aujourd'hui.

Les banques françaises veulent se donner de l'air pour entretenir leur parc de distributeurs de billets. Réunies au sein du Groupement des Cartes Bancaires (GIE CB), l'organisation qui gère le système de paiement par cartes dans l'Hexagone, elles comptent augmenter significativement la commission qu'elles se versent les unes aux autres pour chaque retrait et qui leur permet d'amortir les coûts d'entretien de leurs machines.

En discussions depuis plusieurs mois, ce mouvement intervient à l'heure où les établissements sont pris entre deux feux. D'un côté, ils cherchent à optimiser les coûts de leurs réseaux et de leurs distributeurs. De l'autre, à l'heure où les « gilets jaunes » ont mis la question de l'accès aux services de proximité sur le devant de la scène, ils sont sous pression des élus et autorités pour maintenir partout un accès aisé aux espèces. La Banque de France doit d'ailleurs publier prochainement un état des lieux sur le sujet.

 

Un mouvement « indispensable »

« Il est indispensable de revoir à la hausse, la commission de retrait. Aujourd'hui, elle ne couvre absolument pas les coûts du service et de sa maintenance », plaide Michel Ganzin, président du conseil de direction du GIE CB. L'objectif du groupement est d'augmenter cette commission, versée par la banque du porteur de carte à celle qui gère le distributeur où le retrait a lieu, « autour d'1 euro », contre 57 centimes aujourd'hui.

Ce prix n'a pas bougé depuis 2011, date à laquelle l'Autorité de la concurrence avait obtenu des banques qu'elles l'abaissent de près de 20 % en arguant que cela aurait « très vraisemblablement un effet direct et à la baisse sur la facturation des porteurs de cartes ». Les banques ne sont aujourd'hui plus liées par cet engagement, limité dans le temps. Or, à leurs dires, les coûts des distributeurs, importants du fait des enjeux de sécurité, n'ont fait qu'augmenter depuis.

 

Baisse des retraits

Car les Français ont de moins en moins recours aux espèces.  Le paiement par carte - notamment sans contact - connaît un succès croissant, diminuant le nombre de retraits en liquide (-3,5 % d'opérations entre 2017 et 2018). Par ailleurs, d'autres moyens de paiements ont fait leur apparition - tels que le paiement mobile et le paiement instantané. Même s'ils restent marginaux, ils pourraient accélérer le recul des transactions en espèces. D'où l'importance, aux yeux du GIE CB, de pouvoir réviser régulièrement à l'avenir la commission de retrait.

Pour l'heure, même avec une commission « autour d'un euro », « la filière restera encore déficitaire », assure Michel Ganzin, « Pour les banques, il ne s'agit absolument pas de gagner de l'argent mais de neutraliser les coûts ». Soucieux de ne pas provoquer de levée de boucliers, les établissements vont échanger avec l'Autorité de la concurrence. « Il ne devrait pas y avoir de répercussion de cette augmentation de la commission interbancaire sur le consommateur », avance celui qui est aussi directeur général adjoint au Crédit Agricole SA.

 

Pas de pénalité pour les nouveaux entrants de la banque

Au contraire, les particuliers auraient tout à gagner à ce que l'équilibre actuel soit maintenu. D'une part, le maillage actuel du territoire en automates est présenté comme très satisfaisant. De l'autre, les Français peuvent retirer de l'argent dans n'importe quel DAB dans certaines limites sans se voir appliquer des commissions à chaque opération, comme c'est le cas dans d'autres pays européens.

« En aucun cas, cette évolution de la commission ne pénalise les nouveaux entrants : banques en ligne et néobanques », précise par ailleurs Philippe Laulanie, directeur général du GIE CB. En mai, le patron du Crédit Mutuel Alliance Fédérale avait pointé du doigt le fait que « ceux qui assurent le développement des infrastructures ne sont pas toujours ceux qui les utilisent ». 

La hausse de la commission prévue par le GIE ne sera pas plus importante pour ces acteurs que pour d'autres. Pour autant, comme ils ne détiennent aucun réseau de DAB, ils sont d'ores et déjà bien souvent payeurs nets, et devront donc encaisser le nouveau tarif. Du moins pour les cartes estampillées CB, car nombre de ces nouveaux entrants ne proposent que des cartes estampillées simplement Visa ou Mastercard...qui répondent à un autre système de commissions.