Covid- 19 : Le couple franco-allemand relance l’Europe après la crise
Le moteur franco-allemand relancé propose une initiative destinée à remettre l’économie européenne sur les rails avec une réelle solidarité entre les pays via une dette mutualisée. Une démarche que soutient la CFDT.
500 milliards d’euros ! C’est la somme que le couple franco-allemand, Macron-Merkel, a annoncé vouloir injecter pour relancer l’économie européenne le 18 mai. Si le montant est impressionnant et vient s’ajouter aux 540 milliards de prêt garantis par la Banque européenne d’investissement, le Mécanisme européen de stabilité et le dispositif SURE de chômage partiel, il est en deçà des espérances. Certains avaient parlé de 1 000 milliards, le Parlement européen de 2 000 milliards. Mais au-delà des chiffres, c’est l’esprit de cette relance qui prévaut : il s’agit d’une aide destinée aux régions et aux secteurs économiquement les plus touchés par la crise du Covid, ceux qui en auront le plus besoin, aide qui deviendra une dette remboursée par tous, même par ceux qui en auront peu bénéficié. « C’est une première ambitieuse et elle modifie l’équilibre en Europe. La solidarité entre les pays de l’Union en sort renforcée », apprécie Yvan Ricordeau, le secrétaire national en charge des questions européennes.
Une Europe de la Santé
De plus, la proposition de la Chancelière allemande et du président de la République affiche une volonté de faire avancer une Europe de la Santé, de soutenir une taxation équitable de l’économie numérique, de fixer un prix minimum du carbone et de tendre vers une convergence sociale par l’établissement d’un salaire minimum. Cette initiative a été saluée dans une tribune (parue dans lemonde.fr) syndicale franco-allemande co-construite par la CFDT et le DGB, la centrale syndicale allemande. La déclaration propose également d’aller plus loin en l’accompagnant « d'un nouveau cadre financier pluriannuel ambitieux porté à au moins 2% du PIB européen. Le DGB, la CFDT, la CGT, FO, la CFTC et l’UNSA, comme la Confédération européenne des syndicats, plaident aussi pour un instrument d'emprunt commun garanti par l’UE pour augmenter considérablement les ressources propres qui lui font défaut. »
Elle va aussi dans le sens de ce qu’avaient plaidé Laurent Berger et Luca Visentini, respectivement président et secrétaire général de la CES, auprès de Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, lors d’une rencontre le 11 mai dernier. Cette dernière est d’ailleurs chargée de la mise en musique de ce plan de relance et devrait le finaliser pour le 27 mai. « Une tâche pas simple, car il faut encore convaincre les 25 autres pays d’entrer dans cette logique », analyse Yvan Ricordeau.
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