PERTE D'AUTONOMIE, IMMENSE DÉCEPTION DEVANT L’ABANDON DE LA LOI GRAND ÂGE
Les constats sont là. Le vieillissement de la population et l’état sinistré du secteur du médico-social appellent à une réforme de grande ampleur pour permettre à nos anciens de vieillir dans la dignité. La crise sanitaire a encore souligné combien les conditions de travail des professionnels sont inadmissibles dans l’exercice de leur métier de soin ou d’accompagnement, avec un salaire et des perspectives de carrières sans rapport avec leur utilité et leur engagement. La CFDT le dénonce depuis longtemps et nombre de rapports, comme le rapport Libault, l’ont prouvé et détaillé.
Les réponses et les propositions sont là et elles sont partagées. Nous savons que le financement doit être pensé solidairement et nationalement pour que cessent les inégalités indécentes devant le risque de perte d’autonomie. Nous savons également que ce sont de profondes restructurations dont le secteur a besoin, en travaillant sur l’attractivité des métiers, la reconnaissance des professionnels, les taux d’encadrement et le recrutement… Les rapports El Khomri, Vachey, dessinent des cadres pour le réaliser.
Si le Ségur de la santé et la mission Laforcade ont été des avancées majeures et inédites pour les professionnels, leur portée se heurte à la structure actuelle du financement ou de l’organisation des services qu’il faut profondément faire évoluer.
Aussi, c’est avec une déception immense que la CFDT apprend que la perspective d’une loi grand âge et autonomie à la hauteur de ces attentes est de nouveau repoussée.
C’est un rendez-vous manqué avec la solidarité et la dignité.
Jocelyne Cabanal, Secrétaire nationale de la CFDT
et Dominique Fabre, Secrétaire générale de l'UCR CFDT
La CFDT Retraités constate qu’une fois de plus l’État ne tient pas sa parole sur un sujet majeur qu’est l’accompagnement du grand âge. Le Premier ministre, comme la ministre chargée de l’Autonomie viennent de confirmer qu’il n’y aurait pas de loi en direction de l’avancée en âge. Le Président de la République avait promis une loi Autonomie avant la fin 2019. Le 1er décembre 2020, devant le conseil de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA), les ministres Brigitte Bourguignon (Autonomie) et Sophie Cluzel (Personnes handicapées) annonçaient sa présentation au 1er trimestre 2021. Depuis le début de l’année les promesses de texte de loi sont parties puis revenues plusieurs fois. Le verdict final demeure inacceptable et laisse dans la difficulté nombre de personnes âgées et leurs familles. Un sondage récent indique que pour trois Français sur quatre, une loi grand âge et autonomie doit être votée avant la fin du quinquennat.
La CFDT Retraités sera particulièrement vigilante pour que le volet financier des mesures annoncées par le Premier ministre et Brigitte Bourguignon dans le cadre de la future loi de financement de la sécurité sociale « soit à la hauteur ». C’est là que peuvent être mobilisés les crédits nécessaires entre autres à une rénovation des établissements pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), au financement d’un tarif socle et d’une enveloppe complémentaire pour les services de l’aide et des soins à domicile.
Une loi est nécessaire
Pour une réforme complète, il faut une loi pour l’autonomie, quel que soit le nom qui lui sera donné parce que de nombreuses évolutions nécessitent un autre texte : les évolutions de l’habitat des personnes très âgées ou en perte d’autonomie, la nécessaire réforme des restes à charge en établissement comme à domicile, une nouvelle organisation de l’accompagnement à domicile, une réforme du système d’aide à l’adaptation des logements, etc.
La CFDT Retraités continue à revendiquer :
– Une loi pour accompagner le vieillissement de la population. Cette réforme ne doit pas être considérée comme un coût mais comme un investissement en réponse aux besoins sociétaux en équipements, habitats, services, filières, technologies, préventions.
– La création de centaines de milliers d’emplois qui sont et doivent être au rendez-vous de cette réforme.