Pour Laurent Berger (CFDT), une concertation sur les retraites « n’a pas lieu d’être »
Jean Castex reçoit les responsables des syndicats jusqu’à vendredi. Le secrétaire général de la CFDT a notamment affirmé qu’une concertation sur les retraites « n’a pas lieu d’être ».
Le secrétaire général de la CFDT à la sortie de Matignon, le 1er septembre 2021. | THOMAS COEX / AFP
Une concertation sur les retraites « n’a pas lieu d’être », alors qu’il « n’y a pas de voie de passage pour une quelconque réforme d’ici 2022 », a affirmé mercredi le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger.
« Toute concertation qui s’opérerait serait un peu lunaire […] on ne va pas se mettre à discuter avec un gouvernement pour nourrir le programme d’un candidat. Ça n’a pas de sens », a déclaré Laurent Berger à l’issue d’une rencontre à Matignon avec le Premier ministre Jean Castex, qui reçoit tour à tour les partenaires sociaux jusqu’à vendredi.
Le président de la République avait réaffirmé le 12 juillet sa volonté d’engager la réforme « dès que les conditions sanitaires seraient réunies », demandant au gouvernement de « travailler avec les partenaires sociaux sur ce sujet à la rentrée ».
Mais les syndicats et le Medef estiment unanimement - quelles que soient par ailleurs leurs divergences de fond sur le sujet - qu’une telle réforme ne peut être mise en œuvre avant 2022.
La CFDT demande plus de dialogue sur le passe sanitaire dans les entreprises
Laurent Berger a également rappelé au Premier ministre l’opposition de la CFDT à la réforme de l’assurance chômage, qui doit entrer en vigueur le 1er octobre, prévenant que le premier syndicat de France serait « un porte-voix virulent » contre la réforme.
Il a réaffirmé le souhait de la CFDT que soit mise en place une allocation pour les jeunes, la nécessité de mieux traiter la situation des chômeurs de longue durée, et a « mis en avant la question des compétences ».
S’agissant de l’augmentation des salaires, la CFDT souhaite que le gouvernement fasse « pression sur les branches patronales quand elles ont bénéficié d’aides ».
M. Berger a redit au chef du gouvernement que la CFDT était « d’accord avec les décisions sanitaires qui ont été prises », mais qu’il « fallait beaucoup plus de dialogue au niveau des entreprises, des lieux de travail, notamment sur la mise en place du pass sanitaire ».
Le pass sanitaire a été étendu lundi à 1,8 million de salariés en contact avec le public, et continue de susciter la colère de milliers de Français, qui devraient à nouveau manifester samedi contre sa mise en place.
ouest-france.fr