Budget 2019 : de nouvelles coupes dans les dépenses publiques
Le suspense n’aura été que de courte durée. A peine rentré de vacances, le Premier ministre a dévoilé, dans une interview au Journal du dimanche datée du 26 août, les premiers arbitrages gouvernementaux concernant le budget 2019. A l’heure où l’économie française montre des signes d’essoufflement, l’exercice s’annonçait plus délicat que prévu – le gouvernement ayant dû réviser à la baisse sa prévision de croissance pour 2019 à 1,7 % contre 1,9 % jusqu’alors.
Dans ce contexte tendu, l’exécutif a fait de choix d’annoncer de nouvelles économies dans les dépenses publiques. Trois domaines sont principalement impactés : les retraites, les aides au logement et les allocations familiales. Ces prestations ne devraient pas être revalorisées au-delà de 0,3 % en 2019 et en 2020 alors que l’inflation, elle, devrait atteindre 1,7 %. Ce coup de rabot indifférencié permettrait de dégager autour de trois milliards d’économies. Maigre compensation, la sous-indexation du RSA un temps évoquée pendant l’été, ne serait finalement plus d’actualité.
Le Premier ministre a par ailleurs confirmé certaines mesures déjà annoncées comme la suppression de 4 500 postes dans la fonction publique d’Etat en 2019 (l’objectif reste la suppression de 50 000 postes à l’horizon 2022) et une nouvelle coupe drastique dans les emplois aidés qui passeraient de 200 000 cette année à 100 000 l’année prochaine.
Une logique purement comptable
Avec ces annonces, le gouvernement confirme ainsi sa volonté de miser sur la baisse des dépenses publiques (et notamment sur les dépenses sociales) pour contenir le déficit qui devrait se situer en 2019 entre 2,6 et 3 % du PIB. « Nous voulons que les Français puissent revenir vers le travail, que ce travail paie, et qu’il paie de mieux en mieux », a insisté le Premier ministre en annonçant, comme pour enfoncer le clou, une exonération des cotisations sociales sur les heures supplémentaires à partir de septembre 2019.
Pour la CFDT, « ces mesures répondent davantage à une logique comptable qu’à un réel projet de société, réduisant la solidarité et la cohésion sociale à de simples charges. Les mesures sur les APL et les retraites, sans nuance, vont surtout impacter les plus pauvres. La désocialisation des heures supplémentaires va à contre-courant de la lutte contre le chômage et fragilise le financement de la protection sociale », alerte la Commission exécutive à quelques jours de sa rencontre avec le Premier ministre, fixée au 4 septembre prochain.
jcitron@cfdt.fr
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La CFDT a pris connaissance avec inquiétude des principaux arbitrages budgétaires proposés par le Premier ministre. Ils s’inscrivent dans une vision réduisant la solidarité et la cohésion sociale uniquement à des charges.
Pour la CFDT, ces mesures répondent davantage à une logique comptable qu’à un réel projet de société porteur de solidarité. Les mesures sur les APL et les retraites, sans nuance, vont surtout impacter les plus pauvres. La désocialisation des heures supplémentaires va à contre-courant de la lutte contre le chômage et fragilise le financement de la protection sociale.
Alors que tous les Français ne bénéficient pas de l’augmentation de la croissance, il est plus que jamais nécessaire de mener des politiques sociales ambitieuses et assumées.
La CFDT attend du gouvernement, notamment autour des discussions budgétaires ou des concertations du plan pauvreté, que se dévoilent enfin les ambitions sociales exprimées par le Président de la République. Elles doivent également se traduire par des services publics de qualité, proches des citoyens. La CFDT est particulièrement inquiète des annonces de suppression de postes, comme au ministère des Finances.
Lors de la rencontre prévue avec le Premier ministre le 04 septembre prochain, la CFDT l’interrogera sur le modèle social que le gouvernement veut faire vivre et portera cette exigence de solidarité.
Elle rappellera également sa volonté de s’engager dans les négociations sur l’assurance chômage, avec comme objectif d’améliorer les droits et l’accompagnement des demandeurs d’emploi et de lutter contre la précarité de l’emploi.
La Commission exécutive de la CFDT
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> Com 43 - Budget de l'Etat, des arbitrages comptables au détriment des plus précaires